Le 14 novembre se tenait à la mairie une réunion pour un point d'étape sur la ZSP.
Etaient présents à la tribune Daniel Vaillant et Myriam El Khomri pour la mairie, Matthieu Clouzot pour le commissariat, François Molins, procureur de la république et Bernard Boucault, préfet de Paris. Des habitants et des associations étaient également conviés.
La situation présentée par les responsables.
Six semaines après le lancement de la ZSP, chacun a essayé de convaincre des progrès faits en matière de réduction des incivilités et de la délinquance.
Le but principal de la ZSP est de retrouver de la tranquillité dans l'espace public en associant tous les moyens de manière coordonnée.
Daniel Vaillant affirme une volonté de lutter contre la dégradation du quartier. Son discours, comme ses derniers éditoriaux, semble indiquer un virage idéologique du côté de la mairie. Le postulat tenu depuis vingt ans, politique sociale = tranquillité, paraît en perte de vitesse. Il serait bien temps de se rendre compte que cette politique ne mène pas à grand-chose. Les réactions outragées des grosses associations de quartiers, porteuses et principales bénéficiaires de cette politique, donnent bon espoir qu'un changement soit en route. Reste à savoir si le nouveau discours de Daniel Vaillant est sincère ou s'il s'agit de rassurer...
Bernard Boucault présente l'action en quatre volets :
un volet concernant la délinquance (les vols et la prostitution).
un volet concernant les incivilités (sauvette, alcool).
un volet concernant les commerces (60 commerces sont contrôlés par semaine, il y en a 1100, dont 300 poseraient problème).
un volet de partenariat avec les partenaires locaux (éducation nationale, bailleurs sociaux, habitants).
Il y a en effet plus de présence sur le terrain. Une bonne nouvelle, des compagnies de CRS vont être « fidélisées », ce qui devrait leur donner une meilleure connaissance du quartier puisqu'elles resteront jusqu'à trois semaines d'affilé sur le terrain au lieu de changer tous les jours.
François Molins présente les améliorations côté judiciaire. Un juge pour enfant a été nommé uniquement pour le 18ème arrondissement. L'accord avec Decaux vient d'être signé, qui affectera à la réparation de Vélib les jeunes ayant commis des dégradations. Les élèves exclus d'un établissement scolaire seront pris en charge.
Myriam El Khomri annonce le renforcement des correspondants de nuit et différentes modifications de l'espace public destinées à rendre son occupation illégale plus difficile.
Suite à sa promesse, elle a également annoncé l'installation de deux urinoirs à titre expérimental. L'un sera située au carrefour Doudeauville/Poissonniers et l'autre sur la placette Suez/Panama.
Matthieu Clouzot coordonne les actions, et affirme qu'il n'y a pas d'amélioration à attendre sur du court-terme.
Les caméras de surveillance sont actives et permettent de communiquer directement avec les effectifs sur le terrain.
Réactions des habitants...
Après tous ces discours, les habitants du quartier, à leur grande majorité, ont reconnu qu'ils voient en effet plus de force de l'ordre sur le terrain, et s'en sont félicités.
Mais presque tous jugent que leur action est souvent plus symbolique qu'autre chose, ce qui rend les choses encore plus difficiles.
...et des associations.
Même les associations, qui confondent souvent ce genre de réunions avec une occasion de récolter quelques subventions supplémentaires, ont souvent déploré le fait que les représentants de l'autorité ne soient pas plus sévères avec les contrevenants. Une responsable a fait remarquer qu'il est difficile de former à la civilité les personnes dont elle s'occupe quand la police ne donne pas l'exemple en verbalisant les contrevenants.
Seuls quelques responsables d'associations, sentant le vent tourner, ont tenté de militer pour le 100% prévention, système qui a fait trop longtemps fait la preuve de son inefficacité. On a même entendu certains se plaindre que le quartier vivait maintenant dans la peur de la police...
Le manque d'information.
L'autre grande critique a concerné le manque de communication. Il est vrai que de telles réunions servent aussi à informer, mais d'une manière beaucoup trop générale. Ce que les habitants attendent, c'est de l'information de proximité.
J'ai également fait remarquer que, pour les rues de Suez et de Panama, nous avions fourni une liste des commerces vertueux et de ceux qui le sont moins. Je me suis offusqué de voir un commerce sans histoire se faire contrôler pour des délits aussi graves que de ne pas indiquer la provenance géographique de son vin de pays ou de ne pas préciser la quantité contenu dans un verre de soda.
Réponses aux questions.
Concernant le manque d'information, il a été rappelé qu'une vingtaine de personnes du quartier se réunira tous les trois mois pour faire le point sur la situation dans la ZSP. Un questionnaire est actuellement en cours d'élaboration afin d'être distribué aux commerçants, habitants et membres des services municipaux pour évaluer l'évolution de la situation.
Plusieurs personnes domiciliées aux limites de la ZSP s'étant inquiétées de savoir si la pression ne risquait pas de déplacer les problèmes de quelques mètres, Matthieu Clouzot a répondu que le dispositif s'appliquerait aussi dans ce cas.
Fermetures administratives.
Bernard Boucault affirme qu'une quinzaine de fermetures administratives ont eu lieu dans la ZSP depuis septembre. La police n'a pas le droit de citer nommément les commerces concernés. Il y a certainement une méthode à trouver pour que ce genre d'information circule, afin de vérifier qu'elle est exacte, et que les fermetures sont bien respectées. Si l'information ne vient pas à nous, il serait peut-être important d'aller la chercher : avez-vous des exemples de fermetures administratives récentes près de chez vous ?
Changement de tête au commissariat.
Surprise de fin de soirée, le préfet annonce le départ de Matthieu Clouzot, qui est détaché à la direction de la prévention de la mairie de Paris. Son remplaçant n'a pas encore été trouvé. Si nous avions pu apprécier les qualités humaines de Matthieu Clouzot, nous souhaitons que ce successeur ait un peu plus de contrôle sur ses effectifs.
Etaient présents à la tribune Daniel Vaillant et Myriam El Khomri pour la mairie, Matthieu Clouzot pour le commissariat, François Molins, procureur de la république et Bernard Boucault, préfet de Paris. Des habitants et des associations étaient également conviés.
La situation présentée par les responsables.
Six semaines après le lancement de la ZSP, chacun a essayé de convaincre des progrès faits en matière de réduction des incivilités et de la délinquance.
Le but principal de la ZSP est de retrouver de la tranquillité dans l'espace public en associant tous les moyens de manière coordonnée.
Daniel Vaillant affirme une volonté de lutter contre la dégradation du quartier. Son discours, comme ses derniers éditoriaux, semble indiquer un virage idéologique du côté de la mairie. Le postulat tenu depuis vingt ans, politique sociale = tranquillité, paraît en perte de vitesse. Il serait bien temps de se rendre compte que cette politique ne mène pas à grand-chose. Les réactions outragées des grosses associations de quartiers, porteuses et principales bénéficiaires de cette politique, donnent bon espoir qu'un changement soit en route. Reste à savoir si le nouveau discours de Daniel Vaillant est sincère ou s'il s'agit de rassurer...
Bernard Boucault présente l'action en quatre volets :
un volet concernant la délinquance (les vols et la prostitution).
un volet concernant les incivilités (sauvette, alcool).
un volet concernant les commerces (60 commerces sont contrôlés par semaine, il y en a 1100, dont 300 poseraient problème).
un volet de partenariat avec les partenaires locaux (éducation nationale, bailleurs sociaux, habitants).
Il y a en effet plus de présence sur le terrain. Une bonne nouvelle, des compagnies de CRS vont être « fidélisées », ce qui devrait leur donner une meilleure connaissance du quartier puisqu'elles resteront jusqu'à trois semaines d'affilé sur le terrain au lieu de changer tous les jours.
François Molins présente les améliorations côté judiciaire. Un juge pour enfant a été nommé uniquement pour le 18ème arrondissement. L'accord avec Decaux vient d'être signé, qui affectera à la réparation de Vélib les jeunes ayant commis des dégradations. Les élèves exclus d'un établissement scolaire seront pris en charge.
Myriam El Khomri annonce le renforcement des correspondants de nuit et différentes modifications de l'espace public destinées à rendre son occupation illégale plus difficile.
Suite à sa promesse, elle a également annoncé l'installation de deux urinoirs à titre expérimental. L'un sera située au carrefour Doudeauville/Poissonniers et l'autre sur la placette Suez/Panama.
Matthieu Clouzot coordonne les actions, et affirme qu'il n'y a pas d'amélioration à attendre sur du court-terme.
Les caméras de surveillance sont actives et permettent de communiquer directement avec les effectifs sur le terrain.
Réactions des habitants...
Après tous ces discours, les habitants du quartier, à leur grande majorité, ont reconnu qu'ils voient en effet plus de force de l'ordre sur le terrain, et s'en sont félicités.
Mais presque tous jugent que leur action est souvent plus symbolique qu'autre chose, ce qui rend les choses encore plus difficiles.
...et des associations.
Même les associations, qui confondent souvent ce genre de réunions avec une occasion de récolter quelques subventions supplémentaires, ont souvent déploré le fait que les représentants de l'autorité ne soient pas plus sévères avec les contrevenants. Une responsable a fait remarquer qu'il est difficile de former à la civilité les personnes dont elle s'occupe quand la police ne donne pas l'exemple en verbalisant les contrevenants.
Seuls quelques responsables d'associations, sentant le vent tourner, ont tenté de militer pour le 100% prévention, système qui a fait trop longtemps fait la preuve de son inefficacité. On a même entendu certains se plaindre que le quartier vivait maintenant dans la peur de la police...
Le manque d'information.
L'autre grande critique a concerné le manque de communication. Il est vrai que de telles réunions servent aussi à informer, mais d'une manière beaucoup trop générale. Ce que les habitants attendent, c'est de l'information de proximité.
J'ai également fait remarquer que, pour les rues de Suez et de Panama, nous avions fourni une liste des commerces vertueux et de ceux qui le sont moins. Je me suis offusqué de voir un commerce sans histoire se faire contrôler pour des délits aussi graves que de ne pas indiquer la provenance géographique de son vin de pays ou de ne pas préciser la quantité contenu dans un verre de soda.
Réponses aux questions.
Concernant le manque d'information, il a été rappelé qu'une vingtaine de personnes du quartier se réunira tous les trois mois pour faire le point sur la situation dans la ZSP. Un questionnaire est actuellement en cours d'élaboration afin d'être distribué aux commerçants, habitants et membres des services municipaux pour évaluer l'évolution de la situation.
Plusieurs personnes domiciliées aux limites de la ZSP s'étant inquiétées de savoir si la pression ne risquait pas de déplacer les problèmes de quelques mètres, Matthieu Clouzot a répondu que le dispositif s'appliquerait aussi dans ce cas.
Fermetures administratives.
Bernard Boucault affirme qu'une quinzaine de fermetures administratives ont eu lieu dans la ZSP depuis septembre. La police n'a pas le droit de citer nommément les commerces concernés. Il y a certainement une méthode à trouver pour que ce genre d'information circule, afin de vérifier qu'elle est exacte, et que les fermetures sont bien respectées. Si l'information ne vient pas à nous, il serait peut-être important d'aller la chercher : avez-vous des exemples de fermetures administratives récentes près de chez vous ?
Changement de tête au commissariat.
Surprise de fin de soirée, le préfet annonce le départ de Matthieu Clouzot, qui est détaché à la direction de la prévention de la mairie de Paris. Son remplaçant n'a pas encore été trouvé. Si nous avions pu apprécier les qualités humaines de Matthieu Clouzot, nous souhaitons que ce successeur ait un peu plus de contrôle sur ses effectifs.