16h30, la rue se remplit. Plusieurs groupes boivent. Il y en a moins devant les boutiques, je suppose que les commerçants leur demandent d'aller un peu plus loin.
Je parle avec le boucher qui ne croit pas qu'on puisse faire quelque chose. Une voiture de police passe doucement au milieu des buveurs, sans rien faire. Je les rattrape au coin de Doudeauville et des Poissonniers. Je leur demande pourquoi ils ne verbalisent pas les buveurs. Ils me disent qu'ils ne peuvent rien faire contre les buveurs, que s'ils en arrêtent un, ils passeront quatre heures au commissariat pour le PV, et que je dois m'adresser au commissaire. Je reviens un peu abattu.
Un sac d'eau jeté des étages chasse les groupes qui campent devant le restaurant. Je filme un type qui pisse et il se met en colère. Nous restons face à face pendant un moment. Le ton monte. Ses copains arrivent et je sens que les choses se gâtent. Des voisins arrivent. Les pisseurs abandonnent. Plusieurs voisins ont appelé la police, qui ne vient pas.
La bagarre a déclenché des discussions sans fin entre un groupe important d'africains. Nous restons un moment pour tenir la rue. C'est ridicule, on se sent presque obligé de créer une milice. Je déteste ce genre de sentiment.
Une nouvelle voiture de police arrive. Nous l'arrêtons. Apparemment ils viennent pour l'appel lors de la confrontation, une heure plus tôt. Sans commentaires.