Maya O a écrit:Je suis nouvelle sur le forum et contente de constater que les habitants du quartier Château Rouge se mobilisent …. J'habite depuis le mois de Janvier la rue de Clignancourt le tronçon situé entre la rue Custine et la rue Poulet et nous sommes victimes des même troubles du voisinages (à moindre échelle).
Depuis un mois un Bidet avait été déposé sur le trottoir d'en face , avant hier devant notre immeuble un autre voisin indélicat a jeté sa vieille moquette, quelqu'un a profité de ce dispositif pour y déposer le squelette de son caddie et faire grossir ce tas en le transformant en accumulation de détritus…..De peur que ma
rue se transforme en dépotoir j'ai moi même contacté les encombrants hier soir via leurs site internet. Et magique! ce matin entre 6h et 8h ils ont tout ramassés…
Je découvre ce forum et votre témoignage. Nous sommes voisins, j'habite de l'autre côté de la rue de Clignancourt, et je me souviens très bien du bidet que vous évoquez!
Sur ce segment de la rue de Clignancourt, la situation empire :
- le parcmètre au niveau du 55 est devenu une poubelle improvisée, pour toutes sortes de détritus : gravas, parpaings, ... La poubelle appelle la poubelle si bien que c'est de pire en pire; et c'est quand même dingue de devoir appeler les encombrants à la place de celui qui les a déposés!!
- un autre "spot" de détritus spontané s'est mis en place 10 mètres plus haut ... en face de la boutique des jeunes artistes; pareil, tout va bien, personne ne réagit...
- La chaussée côté impair est devenue un dépotoir et charrie canettes, mégots, déjections, restes de cheveux des salons riverains... sans que la propreté de Paris fasse quoi que ce soit;
- la boutique ex "hippie market" (et maintenant très laid "déco-privée") a renversé, il y a quelques temps en refaisant leur devanture, un pot de peinture sur le trottoir et n'a jamais nettoyé : marques blanches partout dans lesquelles les passants ont marché... salissant 50 mètres de trottoir ; une honte !
- le bruit dans cette portion de la rue de clignancourt est sans comparaison avec d'autres tronçons de la même rue; la circulation y est plus intense et plus rapide; les boutiques / restaurants / salons de coiffure de cette partie de la rue drainent une population bruyante ayant un rapport à l'espace public qui franchement pose problème (surtout à 2h du matin);
- il y a clairement des trafics (blanchissement d’argent, faux papiers, drogue…) dans cette portion de rue, autour de commerce/ restaurants, qui payent à peine leur loyer. Danger...
Plusieurs remarques :
- le bazar du quartier Chateau Rouge / Goutte d'Or s'étend clairement du côté du village ramey / clignancourt par les rues Myrrha, Poulet, et haut Clignancourt ; les témoignages vont tous dans le même sens: ca empire. Il ne faudrait pas que la ZSP et les politiques associées négligent cette dynamique d'extension du merdier au quartier adjacent.
- la gestion de la situation par la mairie et les services de nettoyage est sans doute insuffisante mais ca ne suffit pas :
- la situation est avant tout liée à un problème d'éducation, de civisme des habitants / commerçants / passants. Et là, c'est scandaleux! Ca concerne tout le monde. il n'y a pas que les communautés immigrées habituelles qui contribuent grandement au bazar ambiant. Je suis bien placé pour savoir qu'ils ne sont pour rien dans le bidet déposé plusieurs jours sur le trottoir... Mais enfin! on voit des jeunes filles "bien sous tout rapport" jeter des bouteilles sur le trottoir à quelques mètres d'une poubelle verte; à la première remarque, on s'entend répondre "vous n'avez pas à me faire la morale!". Idem pour tous ceux qui urinent partout! Aucune remarque possible. Voire des menaces. C'est le jean-foutisme généralisé et quotidien d'un paquet de gens qui ont une conception primaire et irresponsable de l'espace public qui mène à cette situation. Ce n'est pas qu'une question sociale ou économique; c'est aussi un problème culturel. "hors de chez moi, c'est pas grave", "m'en fouts, c'est pas moi qui nettoie" (et souvent "c'est pas moi qui paye ceux qui nettoie"). Il faut faire de la sensibilisation partout : dans les rues, dans les écoles, les conseils de quartiers, les associations.
- On est tous acteurs de cette sensibilisation ! Sans virer « donneurs de leçon », je crois qu’il faut oser dire les choses, communiquer. En Allemagne, où j’ai un peu vécu, le corps social s’affirme énormément pour se défendre (parfois avec excès…) contre les atteintes au système de valeur local : les incivilités dans le métro (écouteurs et bruits de musique….), dans la rue (urine, déchets, …), sont immédiatement sanctionnées par les autres habitants qui n’hésitent pas à faire des remarques. Chez nous (et surtout dans notre quartier), on a peur. Quand des attroupements bruyants se forment sous nos fenêtres à 1h du matin, on n’ose pas descendre, faire une remarque, on ravale notre aigreur et on supporte sous nos draps ; parce que clairement on a peur. Le groupe / corps social doit se sentir plus fort pour s’affirmer contre ces nuisances.
-... Et il faut sanctionner ! La police, la préfecture est là pour ca normalement…
- Franchement, je ne suis pas pour une aseptisation / gentrification du quartier comme aux abbesses. Mais il ne faut pas exagérer. On ne parle plus « d’exotisme », de « bigarrure » ou de « charme des quartiers populaires » ; là, on parle de déglingue, de merdier, de saleté, d’insalubrité. Et je ne vois pas pourquoi les riverains se laisseraient imposer cette mutation. C’est usant.
Désolé, j’en avais gros sur la patate. Voilà. C’est dit !