Article du Figaro : les buralistes en colère
Les buralistes en colère contre le trafic de Barbès
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Par Nicolas TheodetMis à jour le 22/05/2013 à 10:45 Publié le 21/05/2013 à 18:40
Placé en zone de sécurité prioritaire, le quartier de Barbès est régulièrement inspecté pour nuire au trafic de
De plus en plus de tabacs ferment leur porte à cause du trafic illégal de cigarettes. Première cause, la hausse du prix du tabac.
Barbès, le plus grand tabac de France à ciel ouvert, et ses Marlboro à 3 euros. Un système illégal pour lequel les buralistes franciliens espèrent bien se faire entendre lors de leur manifestation de ce mercredi. «C'est principalement l'augmentation des taxes qui oblige les gens a se tourner vers le trafic illégal. Sur un an, il y aura eu trois hausses des prix», annonce Sylvain Heubert, membre de la Confédération des buralistes. «Il y a eu celle de janvier dernier, celle de juillet 2013, ainsi que celle prévue pour janvier 2014», ajoute-t-il. Des augmentations qui dopent le marché parallèle.
Gérard Bohélay, président des buralistes franciliens, comprend totalement la réaction des consommateurs. «C'est normal de chercher à payer le moins cher possible. C'est surtout l'État qui ne fait rien», déclare-t-il. Une étude réalisée par les buralistes français révèle que, l'an passé, le marché parallèle aurait fait perdre 7% du chiffre d'affaires aux tabacs de la région parisienne, alors qu'en province, ce serait près de 25%.
Les contrôles sont rares
Pour la douane française, une majeure partie des cigarettes viendrait «de la frontière franco-belge, et des arrivées par conteneurs au port du Havre». Elles sont ensuite redistribuées illégalement dans le quartier de Barbès. La provenance de ce tabac n'est jamais fixe, «en ce moment, les arrivages interceptés sont généralement chinois» avoue la douane.
Même si le quartier de Barbès a été placé en zone de sécurité prioritaire (ZSP), les contrôles des vendeurs sont rares. «Les cars de policiers sont à quelques mètres des trafiquants, mais ils ne bougent pas. À croire qu'ils souhaitent le développement d'une économie souterraine», tempête le président des buralistes franciliens.
Un manque d'action justifié pour le syndicat de police Unsa, qui déclare que «cela ne sert à rien d'arrêter les vendeurs. Dans ce type de quartier, nous sommes en phase d'observation, ce qui permet d'identifier le réseau jusqu'au sommet». L'objectif de ce travail conjoint avec les services des douanes a pour but de «couper la tête du réseau», afin que les vendeurs ne reviennent pas.
Mais le trafic illégal ne se limite pas seulement à Barbès. De nombreux voyageurs profitent de leurs voyages à l'étranger pour faire des stocks qui seront revendus à des amis. Le quartier le plus touché est le XVIe arrondissement, rempli d'ambassades. Gérard Bohélay ironise même sur le sujet: «Ceux qui profitent des cigarettes les moins chères résident dans les quartiers bourgeois. Ceux qui payent leurs cigarettes plein pot, ce sont les Français moyens».
Le prix des cigarettes est donc le principal problème de ce trafic illégal. Les pays frontaliers offrent des prix beaucoup plus attractifs, et notamment à Andorre, où le paquet vaut en moyenne 2,60 euros. En Allemagne, il atteint 4,90 euros. La France est, quant à elle, troisième de l'Union Européenne pour les prix de cigarettes les plus élevés, avec une moyenne de 6,10 euros, derrière le Royaume-Uni (7,70 euros) et l'Irlande (9,10 euros).
Les buralistes en colère contre le trafic de Barbès
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Par Nicolas TheodetMis à jour le 22/05/2013 à 10:45 Publié le 21/05/2013 à 18:40
Placé en zone de sécurité prioritaire, le quartier de Barbès est régulièrement inspecté pour nuire au trafic de
De plus en plus de tabacs ferment leur porte à cause du trafic illégal de cigarettes. Première cause, la hausse du prix du tabac.
Barbès, le plus grand tabac de France à ciel ouvert, et ses Marlboro à 3 euros. Un système illégal pour lequel les buralistes franciliens espèrent bien se faire entendre lors de leur manifestation de ce mercredi. «C'est principalement l'augmentation des taxes qui oblige les gens a se tourner vers le trafic illégal. Sur un an, il y aura eu trois hausses des prix», annonce Sylvain Heubert, membre de la Confédération des buralistes. «Il y a eu celle de janvier dernier, celle de juillet 2013, ainsi que celle prévue pour janvier 2014», ajoute-t-il. Des augmentations qui dopent le marché parallèle.
Gérard Bohélay, président des buralistes franciliens, comprend totalement la réaction des consommateurs. «C'est normal de chercher à payer le moins cher possible. C'est surtout l'État qui ne fait rien», déclare-t-il. Une étude réalisée par les buralistes français révèle que, l'an passé, le marché parallèle aurait fait perdre 7% du chiffre d'affaires aux tabacs de la région parisienne, alors qu'en province, ce serait près de 25%.
Les contrôles sont rares
Pour la douane française, une majeure partie des cigarettes viendrait «de la frontière franco-belge, et des arrivées par conteneurs au port du Havre». Elles sont ensuite redistribuées illégalement dans le quartier de Barbès. La provenance de ce tabac n'est jamais fixe, «en ce moment, les arrivages interceptés sont généralement chinois» avoue la douane.
Même si le quartier de Barbès a été placé en zone de sécurité prioritaire (ZSP), les contrôles des vendeurs sont rares. «Les cars de policiers sont à quelques mètres des trafiquants, mais ils ne bougent pas. À croire qu'ils souhaitent le développement d'une économie souterraine», tempête le président des buralistes franciliens.
Un manque d'action justifié pour le syndicat de police Unsa, qui déclare que «cela ne sert à rien d'arrêter les vendeurs. Dans ce type de quartier, nous sommes en phase d'observation, ce qui permet d'identifier le réseau jusqu'au sommet». L'objectif de ce travail conjoint avec les services des douanes a pour but de «couper la tête du réseau», afin que les vendeurs ne reviennent pas.
Mais le trafic illégal ne se limite pas seulement à Barbès. De nombreux voyageurs profitent de leurs voyages à l'étranger pour faire des stocks qui seront revendus à des amis. Le quartier le plus touché est le XVIe arrondissement, rempli d'ambassades. Gérard Bohélay ironise même sur le sujet: «Ceux qui profitent des cigarettes les moins chères résident dans les quartiers bourgeois. Ceux qui payent leurs cigarettes plein pot, ce sont les Français moyens».
Le prix des cigarettes est donc le principal problème de ce trafic illégal. Les pays frontaliers offrent des prix beaucoup plus attractifs, et notamment à Andorre, où le paquet vaut en moyenne 2,60 euros. En Allemagne, il atteint 4,90 euros. La France est, quant à elle, troisième de l'Union Européenne pour les prix de cigarettes les plus élevés, avec une moyenne de 6,10 euros, derrière le Royaume-Uni (7,70 euros) et l'Irlande (9,10 euros).