Bonjour à tous,
voici un compte-rendu de la réunion qui s'est tenue vendredi 13 juillet à la mairie.
Etaient présents :
Myriam El Khomri, adjointe au maire chargée de la prévention et de la sécurité
Caroline Bourguet, chargée de mission prévention et sécurité
Pierre-Olivier Tempier, Chef du Pôle Protection de la Circonscription Nord de la Direction de la Prévention et de la Protection (DPP)
Johann Massot, membre de la Mission Prévention Communication (MPC) du commissariat du 18ème.
Michel Balic, ex-voisin du 15, rue de Suez, qui loue actuellement son appartement mais reste très concerné par le quartier.
Christian Rajaud, 4 rue de Suez, portant la parole des habitants.
Préambule :
Nous avons, rue de Suez, depuis quelques mois une problématique déjà présente dans le quartier : celle des buveurs-pisseurs, générant bruits et odeurs. Cette situation a poussé quelques habitants de la rue à s'organiser pour mettre fin à cet état de faits. Des habitants d'autres rues, inclus de l'autre côté du boulevard, nous contactent pour augmenter notre pouvoir de pression.
Rappelons quand même que nous ne sommes pas racistes !
Nous parlons d'incivilités et non de délinquance. Mais les incivilités nombreuses et quotidiennes génèrent d'autres problématiques, comme le retour des toxicos...
Des discussions sont engagées depuis plusieurs mois, mais ne donnent pas grand-chose. Certaines boutiques ne peuvent pas se passer de la manne que représente la bière, et les buveurs, s'ils comprennent bien que ce n'est pas génial de pisser dans la rue, reprochent l'absence de toilettes et l'autorisation donnée aux boutiques de vendre de la bière.
Nous nous heurtons au manque d'effectif de la police qui refuse d'intervenir pour verbaliser les buveurs-pisseurs. L'absence de contrôle de police rend toutes les discussions inopérantes, car les buveurs se sentent à l'abri. Le passage de voitures ou de CRS qui ne disent rien renforce encore le sentiment que c'est autorisé. Nous avons donc décidé de nous organiser.
Nous ne souhaitons pas la fermeture de toutes les boutiques africaines. Le plus grand nombre respectent le quartier et font leur commerce sans nuisances. Les boutiques concernées sont faciles à repérer, tout le monde les connait.
Nous pensons que rendre la rue plus civile pourrait donner de l'espoir aux habitants des autres rues et permettre une amélioration générale du quartier.
Rappel de la loi :
Dans le quartier, il est interdit de boire de l'alcool dans la rue après 16h00, et les boutiques doivent cesser la vente après 21h00.
Position de la mairie :
Les problèmes évoqués ne les surprennent pas, ils sont totalement conscients des problèmes. Trois zones en particuliers attirent leur attention : une partie de la rue Marcadet, une partie de la rue Championnet et les rues de Suez et de Panama.
La mairie va demander au ministre de l'intérieur de définir sur le quartier une zone de sécurité prioritaire.
Nos propositions et les réponses de la mairie et de police.
Installer poubelles et pissotières dans le quartier.
La mairie argumente que le mobilier urbain est dégradé, voire peut servir d'arme en cas de violences. Mais une étude va être lancée.
Nous rappelons que des pissoirs, identiques à ceux que l'on trouve au bord du canal, bénéficient d'un marché public avec la ville de Paris.
Des commerçants du quartier nous ont dit être prêts à financer ces équipements.
Imposer aux bailleurs d'avoir des toilettes intérieures (et non pas dans les cours car ça génère une grande circulation) pour pouvoir louer.
Il semble que ce soit une obligation uniquement dans le cas de restaurants ou bars. Ce qui pose la question de l'autorisation donnée à Soul Food, 2 rue de Suez, un restaurant rapide qui ne comporte pas de toilettes.
Nous précisons néanmoins que plusieurs boutiques problématiques possèdent des toilettes, mais ne les mettent pas à la disposition des clients.
Obliger les camions des boutiques à se garer dans un endroit réservé ou dans des parkings.
Il s'agit de rendre les camions à leurs rôles de transporteurs, et non à celui de stockage. Un système similaire au bus de touristes à Montmartre pourrait être mis en place. Le quartier serait interdit en stationnement aux camions et utilitaires, sauf livraisons et interventions d'artisans.
Imposer un horaire de fermeture.
Ce n'est pas possible dans le cas d'une entreprise qui emploie des membres de la famille, ce qui doit être le cas de presque toutes les boutiques à problèmes.
Choix des commerces et leurs droits.
Nous apprécions le travail de la mairie sur son parc locatif. De nouvelles boutiques « différentes » sont nées grâce à ses efforts, une boulangerie, un marchand de vin, un fleuriste. Mais ces règles ne s'appliquent pas au parc privé.
Nous souhaitons prendre contact avec le service qui gère la diversification, afin de voir s'il est possible d'agir sur le parc privé. Il semble que de nombreux commerçants souhaiteraient s'installer dans le quartier.
L'obtention par une boutique du droit de vendre de l'alcool est délivrée par la préfecture de police. Nous souhaitons voir les conseils syndicaux ou le Conseil de Quartier consulté lors de l'attribution de ce droit. Pour la demande de terrasse ou d'étal, la mairie assure qu'elle refuse systématiquement. Ce qui signifie, en passant, que la majorité des boutiques sont en faute sur ce point.
Le marché des cinq continents.
Ce serpent de mer semble avoir avancé. La mairie vient de lancer un appel à marque d'intérêt auprès d'entreprises. Il est consultable et téléchargeable sur le site de la Mairie de Paris : www.paris.fr sous la rubrique « professionnels ». Je l'ai lu rapidement, mais si quelqu'un a une bonne maîtrise du langage administratif, je suis d'accord pour une traduction, afin de gagner quelques heures. On évoque une ouverture entre 2016 et 2020. Reste à savoir si les boutiques du quartier vont suivre.
Verbaliser les buveurs-pisseurs.
Comme il me l'avait déjà dit, Johann Massot explique qu'il un manque d'effectif, et une certaine peur que les personnes de la rue se liguent contre l'équipe de verbalisation. C'est déjà arrivé lors de contrôle de vendeurs de cigarettes de Barbès.
Notre proposition est donc de disposer d'un téléphone précis ou d'un code pour pouvoir signaler à la police les moments d'intervention optimaux (début d'après-midi ou fin de soirée). Il serait alors possible pour une voiture de venir verbaliser les buveurs. Si cette verbalisation se reproduit suffisamment souvent, il semble évident que les buveurs vont devoir chercher d'autres endroits.
Johann Massot ne peut pas prendre cette décision, mais va proposer à sa direction.
Etablir une liste des commerces à problème.
Une rencontre entre la mairie et le nouveau préfet de police aura lieu la semaine prochaine. Myriam El Khomri souhaite disposer d'une liste de ces commerces avec le niveau de nuisance qu'ils génèrent.
Pour l'instant, les commerces à problèmes sont :
Exotiques Merveilles d'Afrique, une épicerie au 4 rue de Suez
D4 Cosmétiques, une épicerie au 6 rue de Suez.
G9 Haïti, un coiffeur au 15 rue de Suez.
Mymi Exo Kin, une épicerie au 16 rue de Panama.
Mais d'autres nous semblent également poser problème. Merci de donner votre opinion sur les boutiques proches de chez vous. Nous avons besoin de savoir s'ils vendent de l'alcool, si des rassemblements ont lieu devant chez eux ou à proximité, s'ils ont un étal, et surtout s'ils ont un camion garé en permanence (avec le numéro d'immatriculation).
Conclusions.
Afin que les décisions prises soient menées à bien, voici un récapitulatif de ce que chacun d'entre nous doit faire rapidement.
Habitants rues de Suez et Panama.
Établir une liste des commerces des deux rues, avec des informations sur la vente d'alcool, l'occupation de l'espace public (humaine, place de stationnement, étals, déchets), et le degré de perturbation de cet espace commun. Cette liste vous sera envoyé mardi au plus tard.
Continuer le dialogue avec les commerçants et les buveurs-pisseurs.
Faire vivre le forum https://chateaubouge.lebonforum.com/
Mairie.
Présenter la liste établie par les habitants lors de la rencontre entre la mairie et le nouveau préfet la semaine prochaine. Elle devra permettre des actions ciblées sur les commerces fautifs. Nous espérons qu'elles parviennent rapidement à des fermetures administratives.
Installer de pissoirs (on ne parle pas des toilettes Decaux) en différents endroits du quartier.
Réfléchir à l'installation de poubelles, même si nous comprenons l'argument du mobilier public qui peut devenir une arme en cas de violences.
Mettre en contact les habitants et le service en charge des rachats de surfaces commerciales.
Police.
Valider une collaboration entre les habitants et la police. Il s'agirait d'appeler la police lorsqu'il n'y a pas trop de buveurs, en début ou fin de soirée, afin qu'une intervention de verbalisation ne risque pas de dégénérer en rassemblement.
Valider une collaboration entre les habitants et le GPADB. Nous proposons de filmer et de fournir des éléments qui démontrent que certaines boutiques sont des débits de boissons clandestins, en évitant des enquêtes longues et coûteuses.
Agir pour que les autorisations de vente d'alcool accordées aux boutiques ne soient pas décidées unilatéralement par un fonctionnaire de la préfecture de police sans connaissance du terrain. Il faut peut-être réfléchir à inclure les Conseils de Quartier dans ce processus.
voici un compte-rendu de la réunion qui s'est tenue vendredi 13 juillet à la mairie.
Etaient présents :
Myriam El Khomri, adjointe au maire chargée de la prévention et de la sécurité
Caroline Bourguet, chargée de mission prévention et sécurité
Pierre-Olivier Tempier, Chef du Pôle Protection de la Circonscription Nord de la Direction de la Prévention et de la Protection (DPP)
Johann Massot, membre de la Mission Prévention Communication (MPC) du commissariat du 18ème.
Michel Balic, ex-voisin du 15, rue de Suez, qui loue actuellement son appartement mais reste très concerné par le quartier.
Christian Rajaud, 4 rue de Suez, portant la parole des habitants.
Préambule :
Nous avons, rue de Suez, depuis quelques mois une problématique déjà présente dans le quartier : celle des buveurs-pisseurs, générant bruits et odeurs. Cette situation a poussé quelques habitants de la rue à s'organiser pour mettre fin à cet état de faits. Des habitants d'autres rues, inclus de l'autre côté du boulevard, nous contactent pour augmenter notre pouvoir de pression.
Rappelons quand même que nous ne sommes pas racistes !
Nous parlons d'incivilités et non de délinquance. Mais les incivilités nombreuses et quotidiennes génèrent d'autres problématiques, comme le retour des toxicos...
Des discussions sont engagées depuis plusieurs mois, mais ne donnent pas grand-chose. Certaines boutiques ne peuvent pas se passer de la manne que représente la bière, et les buveurs, s'ils comprennent bien que ce n'est pas génial de pisser dans la rue, reprochent l'absence de toilettes et l'autorisation donnée aux boutiques de vendre de la bière.
Nous nous heurtons au manque d'effectif de la police qui refuse d'intervenir pour verbaliser les buveurs-pisseurs. L'absence de contrôle de police rend toutes les discussions inopérantes, car les buveurs se sentent à l'abri. Le passage de voitures ou de CRS qui ne disent rien renforce encore le sentiment que c'est autorisé. Nous avons donc décidé de nous organiser.
Nous ne souhaitons pas la fermeture de toutes les boutiques africaines. Le plus grand nombre respectent le quartier et font leur commerce sans nuisances. Les boutiques concernées sont faciles à repérer, tout le monde les connait.
Nous pensons que rendre la rue plus civile pourrait donner de l'espoir aux habitants des autres rues et permettre une amélioration générale du quartier.
Rappel de la loi :
Dans le quartier, il est interdit de boire de l'alcool dans la rue après 16h00, et les boutiques doivent cesser la vente après 21h00.
Position de la mairie :
Les problèmes évoqués ne les surprennent pas, ils sont totalement conscients des problèmes. Trois zones en particuliers attirent leur attention : une partie de la rue Marcadet, une partie de la rue Championnet et les rues de Suez et de Panama.
La mairie va demander au ministre de l'intérieur de définir sur le quartier une zone de sécurité prioritaire.
Nos propositions et les réponses de la mairie et de police.
Installer poubelles et pissotières dans le quartier.
La mairie argumente que le mobilier urbain est dégradé, voire peut servir d'arme en cas de violences. Mais une étude va être lancée.
Nous rappelons que des pissoirs, identiques à ceux que l'on trouve au bord du canal, bénéficient d'un marché public avec la ville de Paris.
Des commerçants du quartier nous ont dit être prêts à financer ces équipements.
Imposer aux bailleurs d'avoir des toilettes intérieures (et non pas dans les cours car ça génère une grande circulation) pour pouvoir louer.
Il semble que ce soit une obligation uniquement dans le cas de restaurants ou bars. Ce qui pose la question de l'autorisation donnée à Soul Food, 2 rue de Suez, un restaurant rapide qui ne comporte pas de toilettes.
Nous précisons néanmoins que plusieurs boutiques problématiques possèdent des toilettes, mais ne les mettent pas à la disposition des clients.
Obliger les camions des boutiques à se garer dans un endroit réservé ou dans des parkings.
Il s'agit de rendre les camions à leurs rôles de transporteurs, et non à celui de stockage. Un système similaire au bus de touristes à Montmartre pourrait être mis en place. Le quartier serait interdit en stationnement aux camions et utilitaires, sauf livraisons et interventions d'artisans.
Imposer un horaire de fermeture.
Ce n'est pas possible dans le cas d'une entreprise qui emploie des membres de la famille, ce qui doit être le cas de presque toutes les boutiques à problèmes.
Choix des commerces et leurs droits.
Nous apprécions le travail de la mairie sur son parc locatif. De nouvelles boutiques « différentes » sont nées grâce à ses efforts, une boulangerie, un marchand de vin, un fleuriste. Mais ces règles ne s'appliquent pas au parc privé.
Nous souhaitons prendre contact avec le service qui gère la diversification, afin de voir s'il est possible d'agir sur le parc privé. Il semble que de nombreux commerçants souhaiteraient s'installer dans le quartier.
L'obtention par une boutique du droit de vendre de l'alcool est délivrée par la préfecture de police. Nous souhaitons voir les conseils syndicaux ou le Conseil de Quartier consulté lors de l'attribution de ce droit. Pour la demande de terrasse ou d'étal, la mairie assure qu'elle refuse systématiquement. Ce qui signifie, en passant, que la majorité des boutiques sont en faute sur ce point.
Le marché des cinq continents.
Ce serpent de mer semble avoir avancé. La mairie vient de lancer un appel à marque d'intérêt auprès d'entreprises. Il est consultable et téléchargeable sur le site de la Mairie de Paris : www.paris.fr sous la rubrique « professionnels ». Je l'ai lu rapidement, mais si quelqu'un a une bonne maîtrise du langage administratif, je suis d'accord pour une traduction, afin de gagner quelques heures. On évoque une ouverture entre 2016 et 2020. Reste à savoir si les boutiques du quartier vont suivre.
Verbaliser les buveurs-pisseurs.
Comme il me l'avait déjà dit, Johann Massot explique qu'il un manque d'effectif, et une certaine peur que les personnes de la rue se liguent contre l'équipe de verbalisation. C'est déjà arrivé lors de contrôle de vendeurs de cigarettes de Barbès.
Notre proposition est donc de disposer d'un téléphone précis ou d'un code pour pouvoir signaler à la police les moments d'intervention optimaux (début d'après-midi ou fin de soirée). Il serait alors possible pour une voiture de venir verbaliser les buveurs. Si cette verbalisation se reproduit suffisamment souvent, il semble évident que les buveurs vont devoir chercher d'autres endroits.
Johann Massot ne peut pas prendre cette décision, mais va proposer à sa direction.
Etablir une liste des commerces à problème.
Une rencontre entre la mairie et le nouveau préfet de police aura lieu la semaine prochaine. Myriam El Khomri souhaite disposer d'une liste de ces commerces avec le niveau de nuisance qu'ils génèrent.
Pour l'instant, les commerces à problèmes sont :
Exotiques Merveilles d'Afrique, une épicerie au 4 rue de Suez
D4 Cosmétiques, une épicerie au 6 rue de Suez.
G9 Haïti, un coiffeur au 15 rue de Suez.
Mymi Exo Kin, une épicerie au 16 rue de Panama.
Mais d'autres nous semblent également poser problème. Merci de donner votre opinion sur les boutiques proches de chez vous. Nous avons besoin de savoir s'ils vendent de l'alcool, si des rassemblements ont lieu devant chez eux ou à proximité, s'ils ont un étal, et surtout s'ils ont un camion garé en permanence (avec le numéro d'immatriculation).
Conclusions.
Afin que les décisions prises soient menées à bien, voici un récapitulatif de ce que chacun d'entre nous doit faire rapidement.
Habitants rues de Suez et Panama.
Établir une liste des commerces des deux rues, avec des informations sur la vente d'alcool, l'occupation de l'espace public (humaine, place de stationnement, étals, déchets), et le degré de perturbation de cet espace commun. Cette liste vous sera envoyé mardi au plus tard.
Continuer le dialogue avec les commerçants et les buveurs-pisseurs.
Faire vivre le forum https://chateaubouge.lebonforum.com/
Mairie.
Présenter la liste établie par les habitants lors de la rencontre entre la mairie et le nouveau préfet la semaine prochaine. Elle devra permettre des actions ciblées sur les commerces fautifs. Nous espérons qu'elles parviennent rapidement à des fermetures administratives.
Installer de pissoirs (on ne parle pas des toilettes Decaux) en différents endroits du quartier.
Réfléchir à l'installation de poubelles, même si nous comprenons l'argument du mobilier public qui peut devenir une arme en cas de violences.
Mettre en contact les habitants et le service en charge des rachats de surfaces commerciales.
Police.
Valider une collaboration entre les habitants et la police. Il s'agirait d'appeler la police lorsqu'il n'y a pas trop de buveurs, en début ou fin de soirée, afin qu'une intervention de verbalisation ne risque pas de dégénérer en rassemblement.
Valider une collaboration entre les habitants et le GPADB. Nous proposons de filmer et de fournir des éléments qui démontrent que certaines boutiques sont des débits de boissons clandestins, en évitant des enquêtes longues et coûteuses.
Agir pour que les autorisations de vente d'alcool accordées aux boutiques ne soient pas décidées unilatéralement par un fonctionnaire de la préfecture de police sans connaissance du terrain. Il faut peut-être réfléchir à inclure les Conseils de Quartier dans ce processus.